Quitter son employeur en mauvais termes est devenu de plus en plus courant dans le monde du travail et le Luxembourg n’échappe pas à cette tendance. Une récente étude publiée par la Chambre de Salariés a ainsi démontré que la prévalence du harcèlement moral au travail a augmenté de manière constante entre 2014 et 2018. Parmi les 5 comportements de harcèlement moral les plus usités figurent les conflits avec les collègues et son supérieur hiérarchique.
Si jamais vous êtes confronté à ce type de situation durant votre vie professionnelle, quelle attitude devez-vous adopter ? Comment parler de son ancien boss sans médire sur lui lors de votre entretien d’embauche ? Est-il possible d’évoquer une situation conflictuelle de manière telle qu’elle ne nuise pas à votre image de candidat ? Oui, à condition d’avoir du recul suffisant et de rester le plus positif possible.
Évitez de vous épancher !
La première chose à ne pas faire lorsque vous quittez votre ancien employeur est de vous lâcher sur les réseaux sociaux. Ne perdez pas de vue que les recruteurs utilisent de plus en plus les moteurs de recherche pour recueillir des informations sur vous avant l’entretien d’embauche. N’en parlez pas non plus auprès de vos relations professionnelles ou dans des endroits publics comme les restaurants. Le Luxembourg est un petit pays et tout le monde connaît pratiquement tout le monde.
Parlez-en mais avec optimisme
Lorsque vous devrez évoquer votre parcours professionnel pendant l’entretien d’embauche, ne passez pas sous silence l’emploi où vous avez eu des problèmes. Le recruteur le remarquera et vous posera certainement des questions à ce sujet. Mieux vaut anticiper et dire que vous êtes parti parce que l’emploi ne vous correspondait pas ou que vous désiriez réorienter votre carrière. Évidemment, cela demande un certain sang-froid, ce qui n’est pas toujours évident surtout si vous gardez des séquelles de cette expérience professionnelle. Verbalisez autant que possible ce traumatisme auprès de vos proches. Vous allez peut-être les lasser à la longue mais au moins vous ne traiterez pas votre ancien patron de noms d’oiseaux devant le recruteur ! L’important est que vous restiez émotionnellement neutre pour ne pas donner l’impression que le problème, c’était vous.
Restez-en aux faits et rien qu’aux faits
Si les questions de l’intervieweur se font insistantes et vous mettent la pression, ne le prenez pas personnellement. Le recruteur n’a pas pour vocation de juger votre part de responsabilité dans le conflit qui vous a opposé à votre ancien employeur mais simplement de savoir si votre personnalité est compatible avec l’emploi pour lequel vous postulez. Pour éviter de tomber dans l’émotionnel, mentionnez toutes les réalisations que vous avez faites avec votre ex-employeur en tâchant de les quantifier dans la mesure du possible.
Et si le recruteur téléphone à votre ancien employeur pour avoir son point de vue ? Pas de panique ! Si vous avez pu lui faire comprendre que le courant ne passait pas toujours très bien, celui-ci sait à quoi s’attendre. De toute façon, votre ex-patron n’a pas plus intérêt que se montrer trop acerbe à votre égard. Pour peu qu’il ne soit pas trop sanguin, il aura depuis longtemps compris qu’une mauvaise réputation peut influencer négativement son business et ne l’aidera pas à trouver les meilleures recrues.
1. Le harcèlement moral au Luxembourg : quelle est l’ampleur du problème ?, P. Sischka et G.Steffen, 20 juin 2019.
2. La prévalence est le nombre de cas d’un événement enregistré dans une population déterminée à un moment donné, et englobant aussi bien les cas nouveaux que les cas anciens.