De l’art de l’«onboarding»

Selon l’observatoire SIRH, spécialisé dans les ressources humaines, 20% des nouveaux embauchés envisagent sérieusement de quitter l’entreprise le 1er jour de leur arrivée, en raison d’un accueil défectueux sur les plans humain, administratif ou matériel.

De quoi interpeller les responsables du recrutement qui, souvent, n’ont pas lésiné sur les décryptages de CV et les entretiens pour dénicher la perle rare. Pire, volatilité de la génération Y oblige, une recrue sur deux débarque dans l’année pour aller voir si l’herbe est plus verte chez le concurrent. Une situation qui amène les professionnels du secteur à mieux définir les clés d’un «onboarding» ou, en français, d’un «embarquement» réussi.

L’arrivée d’un nouveau collaborateur n’est pas quelque chose d’anodin. Une nouvelle présence dans un système qui possède un équilibre de fonctionnement entraîne une réorganisation à plusieurs niveaux, avec notamment un nouveau positionnement pour chacun des membres de l’équipe. Il s’agit donc de lui faire une place ou de lui permettre de prendre celle qui était occupée par un ancien. Pour ce faire, il est primordial de gérer l’appréhension réciproque en élaborant une stratégie d’intégration, de l’installation au bureau le premier jour à la signature du CDI, le cas échéant, après l’accomplissement réussi de la période d’essai. La désignation d’un tuteur, qui saura hiérarchiser les premières informations à intégrer, est un très bon moyen de ne pas noyer la recrue en l’exposant à une overdose de renseignements.

Le nouveau collaborateur va devoir évoluer dans une nouvelle sphère relationnelle, intégrer sa nouvelle équipe ainsi que sa nouvelle hiérarchie, avoir de nouveaux interlocuteurs internes et de nouveaux partenaires externes. Il s’agira donc de l’aider à s’adapter à cette diversité afin que, accepté et reconnu par cet environnement, il s’intègre parfaitement.
Ensuite, l’établissement d’un suivi – qui se fondera notamment sur les retours de la part du nouvel entrant – lui démontrera qu’il est «important» pour l’équipe et qu’il ne sera pas livré à lui-même sitôt les politesses d’usage expédiées. Cette période de suivi s’avère aussi opportune pour lui inculquer, petit à petit, la culture d’entreprise, ses codes implicites et ses valeurs fondatrices. Il n’est pas vain non plus de lui exposer la politique globale de la société en insistant sur ses projets, ses objectifs et ses points forts. Autant de bases qui le rendront rapidement opérationnel et contribueront à sa motivation et à sa fidélisation. Il s’agira aussi de lui faire comprendre qu’un coup de main ponctuel est accessible, sans se montrer critique, intrusif ou trop pressant. Autrement dit, en faisant preuve de tact et de courtoisie.

Tout cela ne doit pas empêcher les accueillants de rester ouverts aux expériences antérieures du nouveau collaborateur et, le cas échéant, de s’en inspirer. Rester à son écoute, respecter son rythme d’adaptation sont autant de marques d’attention qui devraient installer un rapport de confiance propice au développement d’une bonne relation entre collègues et, au final, jeter les bases d’une plus grande efficacité pour toute l’équipe.